Au milieu de l’épais été 2017 de la Nouvelle-Orléans, Chris Lyons des punks garage Bottomfeeders s’est retrouvé assis sur un petit lot de chansons qui ne correspondaient pas tout à fait aux carambolages fuzzés du groupe. Les nouvelles chansons étaient plus carillonnantes, entraînantes mais détendues, pleines de petits coins qui imploraient d’être remplis d’harmonies pop classiques et de licks country égarés. Lorsque le groupe a donné son premier concert fin 2018 lors de l’ouverture de ManRay Records à Nola, les chansons s’étaient multipliées et les membres du nouveau groupe Silver Synthetic étaient devenus de véritables artisans du rock & roll. Dans un monde qui ne semble pas capable de se balancer, le premier album éponyme de Silver Synthetic secoue et booste.
Il est logique que le premier concert du groupe ait eu lieu dans un magasin de disques, car il s’agit ici d’un disque de nerd-core, évocateur du premier âge d’or du LP, alors que la fin des années soixante suintait vers les étranges années soixante-dix, avec les stomps de T-Rex, les tournures Britfolk et les guitares Verlaine/Lloyd qui se battent en duel. Il s’agit de chaleur, et l’on peut pratiquement sentir l’odeur des tubes d’ampli qui brillent doucement sur « In the Beginning », qui s’envole sur une rafale empruntée à la brise béate de Lou Reed sur « Coney Island Baby ». Avec » Chasm Killer « , les garçons se penchent sur un rock de cœur confituré, s’approchant presque du territoire du Silver Bullet Band à un moment donné ! Même lorsque le groupe se met à charger le rock-n-roller, comme sur le « Around the Bend » de Kinksy, il y a une certaine décontraction qui laisse plus de place à l’esprit. On pourrait qualifier Silver Synthetic de formaliste du rock & roll, mais la vérité est qu’il s’agit plutôt d’un minimaliste, qui se débarrasse des encombrements fatigués et des boursouflures inutiles pour ne s’intéresser qu’à l’essentiel.
Prononcé Jah-see, Gyasi semble à bien des égards venir d’une autre planète.
Il a été élevé dans les bois d’un holler de Virginie occidentale, ce qui, à notre époque, pourrait tout aussi bien être une autre planète. Il aborde sa musique comme une œuvre d’art globale, utilisant la mode, la narration et sa guitare pour créer un monde pour sa musique. Inspiré par un large éventail d’art et de culture, passé et présent, son travail est alimenté par une passion indéniable pour la création d’une musique qui fait entrer le rock n roll dans le XXIe siècle. Gyasi est une rock star moderne qui ne ressemble à aucune autre.