L’auteur-compositeur-interprète Brian Lopez a joué un rôle déterminant dans la définition du son « désert noir » du sud-ouest américain au cours des deux dernières décennies. Le natif de Tucson, souvent comparé à Elliott Smith et Nick Drake, fait le lien entre les genres, de l’indie au art rock en passant par l’americana, le psychédélisme, le folk, la cumbia et la pop de chambre. Au cours de sa déjà riche carrière, Lopez aura tourné avec les groupes indépendants Calexico et Giant Sand, la légende de la pop KT Tunstall, Xixa qu’il a fondé avec son complice Gabriel Sullivan ou encore le groupe français de bossanova Nouvelle Vague. Son quatrième album solo, TIDAL, qui vient d’être publié par GATES PASS MUSIC (label nantais), transpire le doux magnétisme du romantique du désert et ses tendances psychédéliques caractéristiques de la pop du Sud-Ouest. Un sentiment de majesté, que Lopez a qualifié de « beauté exotique propre au désert de Sonora – désolé, désespéré, mais magnifique », est tissé dans la trame de TIDAL. Le résultat est une collection luxuriante et onirique de chansons et de récits à la guitare qui vous emmènera dans un voyage sonore au cœur du Sud-Ouest américain.
Orkesta Mendoza
De Nantes à Tucson, itinéraire du French Tourist : En 1983, à l’âge de 17 ans, Laurent Allinger entre à Radio ATLANTIC, y apprend tous les rudiments du métier, et anime une quotidienne pendant 4 ANS “MEME LES MURS ONT DES OREILLES”. À partir de 1987, il est DJ au Floride (le club rock mythique de Nantes) pendant 3 ans tous les soirs. Il y fait la rencontre des Little Rabbits et se propose de devenir leur “aide de camp”, d’abord en organisant plusieurs concerts, puis en décrochant un contrat pour eux avec Virgin via le label Single K.O.
En 1990, tout en continuant ses activités nocturnes, Laurent entre à Fuzzdisc, puis Tacoma, où il restera restera 5 ans malgré des débuts chaotiques et deviendra le premier « DJ disquaire » du magasin et deviendra responsable général du secteur musique internationale. En 1996, Il contacte Eric SOURICE (leader des THUGS) et Stephane MARTIN (actuel programmateur du Chabada à Angers) pour ouvrir sur Nantes une 3° enseigne indépendante (après Angers et Bordeaux), Black & Noir (noise, post rock, hardcore, trip hop, etc). Il n’y reste qu’un an avant d’intégrer alors les Little Rabbits comme DJ, un choix vraiment inhabituel à l’époque pour un groupe de pop. Un Dj oui mais ne se limitant pas uniquement aux platines et scratches : il use de diverses percussions, d’une chambre d’écho Vintage et d’un theremin des années 20 ! Depuis l’album Grand Public en 1995, les Little Rabbits enregistrent avec Jim Waters (producteur du Jon Spencer Blues Explosion). Laurent passe donc à la création artistique au sein du groupe pour l’album Yeah en 1997 et pour les suivants (La Grande Musique, Radio & Atomic Circus). La rencontre avec Jim Waters se fait à Tucson, Arizona. Le coup de foudre avec l’endroit est total. “Dès la sortie de l’avion, avec le choc thermique… Ado, j’avais des posters de Clint Eastwood et John Wayne dans ma chambre, et là, je suis vraiment entré dans la télé ! ”.
De retour à Nantes, il continue l’expérience DJ dans Mukta (jazz et sitar), les Misters de l’Ouest (Soundtracks Jazz), et surtout dans Grand Groove Orchestra. Cette formation reprend des standards soul jazz 60’s du label Blue Note, et jouera à Cuba en 1999 avec des percussionnistes locaux. L’album Havana Sketches (fruit de cette expérience à La Havane) sera enregistré chez Black Box à Segré puis mixé également par Jim Waters à Tucson Az. Les aller-retours Nantes-Tucson se multiplient : rencontres, DJaying, organisation de tournées en France pour de nombreux artistes de Tucson : Al Foul, Tom Walbank, Gabriel Sullivan et Brian Lopez… et nouvelles collaborations avec Jim Waters avec qui il concocte la compil “Radio”, des remixes et archives d’inédits des Little Rabbits. N’ayant pas cessé de se produire dans les festivals, clubs et bars, avec son complice Al Foul (disparu en mai 2022) ou avec le duo Punk Rock bordelais FreakTone ou l’ensemble Tucson la Noche (Brian Lopez / Gabriel Sullivan) lui assurent sa double casquette de DJ selector ou de musicien Live. Le French Tourist se balade depuis des décennies dans des contrées aussi contrastées que diverses : pop, latino, jazz, exotica, blues, afro, folk, blues, rock’n’roll, punk, soul… et le voyage est loin d’être bouclé.
