On a tous besoin d’évasion. Et ça, les membres de TootArd connaissent bien. Venus du plateau du Golan, territoire sous tension revendiqué par Israël et la Syrie, les frères Hasan et Rami Nakhleh font oublier tous les drames dans les rythmes rêveurs. Puisant dans toute la musique de l’Afrique du Nord, des touaregs au berbères, ils injectent ces mélodies mélancoliques dans des rythmiques disco, reggae, psyché ou même house. Pour un fragment d’insouciance.

Sans lui, peut-être pas d’Acid Arab. Depuis les années 90, il est celui qui a donné sa place à la Syrie dans l’univers techno, notamment par sa fructueuse collaboration avec le chanteur Omar Souleyman. Son génie consiste surtout en la réinvention du « dabkeh », danse traditionnelle du Levant (territoire entre la Syrie, le Liban et la Palestine). Par son toucher unique au clavier, il réunit deux continents entre ses doigts. L’union par la fête.

Ils auraient même pu s’appeler « Gros Talent » sans trembler. Nouveau venu de la scène belge, le quartet réunit des musiciens déjà passés par ce qu’il se fait de plus excitant dans le plat pays (Ada Oda, Wyatt E.). Ils passent ici à la vitesse supérieure avec un rock psyché généreux fait de fraîcheur pop et d’énergie tropicale, tour à tour frénétique et délicat. Leur réputation scénique n’est plus à faire en Belgique – elle n’attend qu’à se confirmer en France.