« Funeral For Justice » est le nouvel album de Mdou Moctar. Enregistré à l’issue de deux années passées à parcourir le monde après la sortie de Afrique Victime en 2019, le quatuor nigérien est en pleine forme. La musique est plus forte, plus rapide et plus sauvage. Les solos de guitares sont brûlés par l’effet Larsen et les paroles sont passionnément politiques. Rien n’est retenu ou atténué.
Les chansons de Funeral For Justice parlent sans détour de la situation critique du Niger et du peuple touareg. « Cet album est vraiment différent pour moi », explique Moctar, chanteur, homonyme et guitariste incontestablement emblématique du groupe. « Aujourd’hui, les problèmes de violence terroriste sont plus graves en Afrique. Lorsque les États-Unis et l’Europe sont venus ici, ils ont dit qu’ils allaient nous aider, mais ce que nous voyons est vraiment différent. Ils ne nous aident jamais à trouver une solution ».
Mdou Moctar, dans sa version actuelle, est avant tout un groupe. Outre Moctar, il se compose du guitariste rythmique Ahmoudou Madassane, du batteur Souleymane Ibrahim et du bassiste et producteur américain Mikey Coltun. le bassiste et producteur américain Mikey Coltun.
Le groupe a commencé à se produire lors de mariages traditionnels. Il s’agit d’événements très énergiques – les amplis sont montés à 11 et toute la ville est invitée à y assister. « J’ai grandi dans le milieu punk de Washington et ce n’est pas différent », explique Coltun. « C’est un spectacle punk bricolé : les gens amènent des générateurs, ils font tourner leurs amplis. Les choses sont cassées, mais ils font en sorte que ça marche ». Transmettre cette énergie et ce sentiment de communauté à un nouveau public a été un objectif important pour le groupe. Leurs premiers concerts aux États-Unis ont parfois été organisés, à tort, pour être de simples concerts assis. Ce n’est plus le cas. Au fil de centaines de concerts, le groupe s’est imposé comme l’un des groupes de rock les plus dynamiques au monde – un groupe enraciné dans la tradition touareg, mais qui constitue indéniablement son propre organisme. Un concert de Mdou Moctar est désormais reconnu comme un endroit où l’on danse, voire où l’on fait du moshing à outrance.
