Micah P. Hinson coud et brode ses chansons comme un bel ouvrage, le regard fermement enfoncé dans l’obscurité, la poussière, l’abîme…
Echappée belle de l’un des frères fondateurs de Narrow Terence, Tereglio propose un low-folk à la neurasthénie assumée, livré sous un dépouillement quasi-minéral.
Chez Tereglio, la mélancolie fait loi et l’on y joue un éloge à la lenteur, à la solitude, au vide résonnant. Les chansons, servies par un chant naturellement plus enclin à murmurer qu’à hurler pour se faire entendre, s’offrent à l’oreille comme autant de pièces confinées – parfois caressantes, parfois suffocantes – mais à l’intimité et la sincérité toujours poignantes.
On pense alors au mellow-folk d’un Donovan se confrontant à la Lo-Fi désertique des oeuvressolitaires de John Frusciante, le tout porté par une fragile fêlure vocale évoquant Troy Von Balthazar.
Un univers peuplé de spectres, invitant à une longue méditation les yeux mi-clos d’où l’on sort caressé par les mélodies, apaisé par les profondeurs et les échos, les sens éveillés par la minutie des détails.