Le groupe britannique PRAM est essentiellement un produit du post-punk de la fin des années 80. Inspiré par des groupes comme The Raincoats et The Slits, PRAM invente ses propres règles, dans une approche inventive et ouverte de la composition.
Onze ans après son prédécesseur, leur dernier album ‘Across the meridian’ (2018) célèbre la pop synthétique et expérimentale du groupe dans toute son essence, tissant un chemin joyeux à travers différents paysages musicaux : musique de films, jazz des années 30, pop ensoleillée, electronica et expérimentation post-punk.

Le groupe s’est réuni dans les studios isolés de Foel au Pays de Galles pour improviser sur des idées et enregistrer les bases des morceaux, avant de les terminer dans leur studio de Birmingham. Le processus de travail de Pram s’est développé au fil des années et reflète les changements dans le line-up du groupe et les avancées technologiques. Across The Meridian témoigne du fait que PRAM a adopté ces nouvelles approches sans rien perdre de son allure originale.

« Heureusement, nous nous permettons toujours des erreurs bizarres et des excentricités, et notre musique a alors un caractère qui lui est propre. Cela fait partie de ce que nous avons toujours fait naturellement. Cela ne nous ressemble pas du tout d’emprunter une voie conventionnelle. Nous voulons créer quelque chose de nouveau – un nouveau son ou un nouveau processus – à chaque fois que nous enregistrons.” Déclare le multi-instrumentiste Matt Eaton.

Le groupe est désormais composé de Matt Eaton, Sam Owen, Max Simpson et Harry Dawes.

Lorsque sa musique est évoquée, les termes Avant-Exotica, Ambient-Funk ainsi que l’expression d’une certaine chaleur viennent. La musique de Charlotte Leclerc est avant tout une musique de chambre : seule, chez elle, en rentrant du travail et en étirant le moment avant d’aller au lit, Charlotte Leclerc enregistre des chansons comme autant d’atmosphères domestiques, à base de vieux synthétiseurs et de lignes mélodiques intérieures. Certains reconnaîtront une filiation avec des artistes underground françaises telles que Hermine, Nini Raviolette, Anne Laplantine dans une touche à la fois post-punk, synth-pop et lo-fi, années 80, années 90 et actuelles, rappelant également le son et la beauté de productions commises par David Cunningham (The Flying Lizards) tout en restant largement ouverte. Les lignes de basses, rondes y croisent des claviers habités et chacun de ses morceaux est un micro-monde en soi.

© Marie-Pierre Boniol